L’État grand protecteur des banques

Quand ils veulent, ils peuvent ! En Europe, les banques devraient être en cas de besoin renflouées par les actionnaires et les déposants les plus fortunés selon le principe du « bail-in » (sauvetage de l’intérieur), et non du « bail-out » (par les contribuables), mais il y a de bonnes raisons d’y déroger. Dans plusieurs pays, ces derniers continuent d’être mis à contribution par les gouvernements.

Les banques européennes pas tirées d’affaire

C’est entendu, la Deutsche Bank est la grande malade du système bancaire européen et les autorités ne savent pas quoi en faire. Avec une banque de cette taille, les bricolages ne suffisent pas. Un projet de fusion avec la deuxième grande banque privée, Commerzbank, la moins mal en point des deux plus importantes dans laquelle l’État a déjà dû prendre 15% des parts, a été longuement étudié mais il a dû être abandonné. L’ensemble n’apportait aucune garantie de sortir du drame constitué mais créait des complications supplémentaires, laissant sur le carreau dix milles employés.

Pour couronner le tout, les banques grecques boulet au pied

Sur la pointe des pieds, les dirigeants européens ont organisé la sortie de la Grèce de son 3ème « plan de sauvetage » après avoir salopé le travail et dévasté le pays. Tout cela pour repousser l’échéance inéluctable de la réduction d’une dette proprement insoutenable. Mais l’admettre est incompatible avec la doxa et le déni prévaut une fois de plus, quitte à saluer non sans une forte dose d’hypocrisie le « courage » de grecs à qui ils n’ont laissé d’autre choix.

LA DEUTSCHE BANK, IL NE MANQUAIT PLUS QUE CELA ! par François Leclerc

Billet invité.

La Deutsche bank a connu hier une nouvelle journée noire, son action dévissant de 7%, la valeur de ses obligations hybrides (contingentes et convertibles) diminuant de 3% et le spread de ses CDS augmentant de 250 points. En dix-huit mois, son action a perdu les 2/3 de sa valeur. Après le gouvernement italien, c’est au tour de Berlin d’être aux prises avec sa crise bancaire, et d’être coincé entre un bail-in réglementaire aux conséquences imprévisibles ou inacceptables politiquement, et un bail-out circonvenant aux dispositions de l’Union bancaire tout aussi désastreux en période électorale.

L'actualité de demain : COMBIEN D'OEUFS POUR L'OMELETTE ? par François Leclerc

Billet invité.

Les ministres des finances de la zone euro ne sont pas restés inactifs à l’occasion de leur énième réunion. Ils ont eu un fructueux échange de points de vue à propos de la résolution de la crise bancaire. Pas celle qui est en cours, mais la prochaine pour laquelle ils étudient de nouvelles dispositions… à partir de 2018 puisque c’est l’échéance qu’ils se sont donnés.

Les meilleures idées sont parfois plus difficiles à mettre en œuvre qu’il n’y paraît au premier abord. La mise au point du bail-in des banques se révèle délicate et les positions des uns … Lire la suite

L'actualité de demain : AU RAYON BRICOLAGE, A DUBLIN, par François Leclerc

Billet invité.

Réunis à Dublin, les ministres des finances vont courir beaucoup de lièvres à la fois avec le risque de n’en attraper aucun. Un premier gros dossier les attend, celui de la sortie qui se voulait exemplaire du Portugal et de l’Irlande de leurs plans de sauvetage. Comme d’habitude, cela s’annonce une fois de plus bidouillage et compagnie.

A la manière des banquiers qui traitent ainsi leurs débiteurs insolvables, les deux pays devraient bénéficier d’un très substantiel allongement de leurs délais de remboursement, on parle même de sept ans supplémentaires. L’objectif est de diminuer leurs besoins de financement … Lire la suite

L'actualité de demain : CES MAINS QUI HÉSITENT ET TREMBLENT UN PEU… par François Leclerc

Billet invité.

Voilà ce qui s’appelle faire le grand écart : d’un côté témoins de l’évasion et de l’optimisation fiscale sous ses multiples facettes, les Européens sont de l’autre soumis à la rigueur budgétaire pour vivre aux crochets d’un état dispendieux. La crise politique qui parcourt la région et s’exprime à sa façon dans chaque pays ne va pas en sortir allégée.

Car rien ne permet d’attendre un mieux, à lire les prévisions de l’Ifo, l’Insee et l’Istat, les instituts des trois principales puissances économiques de la zone euro. Ils se sont mis à trois pour prévoir une lente reprise … Lire la suite